JULES LEQUIER (30.01.1814 – 11.02.1862)
Jules Lequier est né à Quintin le 30 janvier 1814. Fils de médecin, il
fait ses premières études aux Collèges de Saint-Brieuc et de Pont-Leroy, puis
au Collège Stanislas et à l'institution La. ville de Paris. Ayant ainsi acquis
une instruction classique et littéraire très complète, il entre à l'École
Polytechnique en 1834. Il en sort en
1836 pour entrer dans celle de l'Etat-major.
Affecté par la mort de son père en 1837, il renonce à la carrière d'officier en 1838 et démissionne. En 1839,
il s'installe à Plérin pour 4 ans.
En 1843, il retourne à Paris où il enseigne à l’école égyptienne. Cinq années passent, marquées par la mort de
sa mère en 1844 et par une crise mystique en 1846. En 1848, c'est te retour à
Plérin et la candidature à l'Assemblée Constituante. La maison familiale de Saint-Brieuc est vendue en 1850. Le 26
février 1851, le philosophe est pris d'une crise de démence qui lui vaudra un
internement. Il retourne ensuite à Ï’enseignement pendant deux ans, en 1853 et 1854, à Besançon et Lons-le-Saunier.
1855 voit son retour définitif à Plérin.
En 1860, il pose sa candidature au poste d'archiviste des
Côtes-du-Nord. L ‘année suivante
il renouvelle sa demande en mariage à Mlle Deszille, mais comme la précédente,
elle reste sans réponse. Et le 11 février 1862, c'est le drame évoqué par Jean
Grenier dans la préface de « La
dernière Page : « Réduit
à une grande pauvreté, vivant seul, inconnu comme philosophe. Meurtri dans ses
attachements, Jules Lequier se jette à l'eau sur une grève de Saint-Brieuc (à
Plérin) le 11 février 1862 et périt noyé ». Voilà donc très sommairement
résumées les 48 années d'existence d'un homme hors du commun.
Mais avant de découvrir le philosophe, il convient
de, lever les incertitudes, quand l'orthographe de son nom en faisant appel une
fois encore à Jean Grenier: « Jules Lequier cette orthographe de son nom est
celle que lui-même avait adoptée définitivement,et,, croyons-nous, pour de bonnes raisons. Son certificat de libération du service militaire
(probablement d'après son acte dé naissance) porte Lequier. La même orthographe
se trouve dans les pièces émanées de son père ou adressées à son père, quand ce dernier servait comme
chirurgien de marine sur la lotte et
au port de Brest. À l’école Polytechnique, il signait Lequyer, et c'est ainsi que le nom
est reproduit dans toutes les publications tirées des archives de cette école. Penseur passionné et tourmenté jusqu’à
perdre la raison, Jules Lequier nous a laissée une oeuvre des plus singulières,
attachante, écrite à la perfection mais encore trop peu connue puisqu'il n'a rien publié de son vivant, se
contentant de faire circuler quelques copies manuscrites de « La Feuille de
Charmille » parmi ses amis. Il s'agit là, de quelques pages représentant
l'introduction à « la recherche d'une
première vérité », seules pages, selon lui achevées, par l'idée et l’expression, car il était pour lui-même d’une
rigueur et d'une exigence dans la perfection quasi maladives.
Jules LEQUIER, écrits publiés
en 1914 : La feuille de charmille
en 1920 : Pensées
en 1922 : Puissance de l'idée de nécessité et Analyse de l'acte libre
en 1924 : La recherche d'une première vérité
en 1933 : Prescience et liberté
en 1936 : La liberté
en 1952 : Oeuvres complètes
Source : Le Penthièvre du 09.01.2004